Un peu sur notre routine
par J.Pau Vázquez
Hier, une brèche s'est ouverte dans le ciel qui nous a permis de réaliser des travaux d'observation de la faune dans les Pyrénées Centrales. Aujourd'hui, dans un autre secteur des Pyrénées, les pluies sont revenues, mais pas avant de parcourir 20 kilomètres de pistes et de sentiers pour trouver des signes du véritable fantôme des Pyrénées (et d'une grande partie de la péninsule), le loup. Une espèce largement rejetée par le secteur de l'élevage dans presque toute la péninsule, comme le reste de la faune sauvage : daims, sangliers, mouflons, chevreuils, cerfs, lapins, renards, rongeurs, ours, oiseaux, insectes... tout est ennuyeux. L'avenir proposé par un secteur de la société est de remplir les montagnes de chasseurs avant d'appliquer des mesures de prévention et de respecter un patrimoine naturel qui appartient à tous et qui est aussi le substrat de notre biodiversité, celle qui donne vie à l'espèce humaine, l'équilibre naturel des écosystèmes.
Aujourd'hui a été une longue journée, aucun signe d'un grand carnivore, il y a eu un orage alors que nous étions en haute altitude, de la grêle et une blessure pour terminer la journée. Les pistes forestières que nous parcourons ont un accès réglementé auquel seul le personnel autorisé peut accéder en véhicule (ce sont presque toutes des pistes forestières), nous avons donc dû parcourir 10 km de piste en boitant jusqu'à arriver au parking, très humide. Il s'agit de notre travail bénévole, parfois ingrat et lorsqu'il y a des résultats positifs, l'information est gardée par des professionnels du contrôle sans pouvoir la partager avec vous tous en raison du rejet social généralisé dont bénéficient certaines espèces. Peu nous importe que le département en service compte sur nos petites et humbles réalisations pour obtenir des médailles, ce qui nous inquiète c'est qu'aujourd'hui, en raison du manque de travail de sensibilisation et d'information auprès de la population locale et des mauvaises décisions politiques, il n'est pas possible de le dire. des histoires sur notre biodiversité sans craindre de mettre en péril nos espèces les plus emblématiques, pas même les espèces les plus communes qui suscitent aussi le rejet et, à certains moments, la haine. Les gouvernements régionaux n'ont pas été en mesure d'expliquer l'importance des écosystèmes équilibrés, qui incluent les prédateurs apicaux mais aussi la flore et la faune, moins médiatisées et tout aussi importantes. Barcelone et les Pyrénées, bureaux et zones rurales, deux mondes trop éloignés.
Notre travail, comparé au pouvoir d’exécution des gouvernements autonomes, est minime mais nécessaire. Nous sommes le tissu associatif qui protège ceux qui n'ont pas de voix, une faune sensible, et nous le faisons volontairement parce que nous sommes passionnés et motivés par ce que nous faisons, non pas parce que le salaire d'un fonctionnaire nous oblige, ni à gagner quatre voix lors d'une élection. Observer un ours, un loup, un cerf, un chamois... est un cadeau de la nature que nous pourrions perdre très bientôt si nous ne le préservons pas. Nous étions sur le point de perdre l'ours brun de nos montagnes, même si sa fonction écologique au siècle dernier est attestée par le petit nombre d'individus. Nous avons perdu le loup il y a un siècle et sa fonction écologique inexistante a provoqué au siècle dernier des désastres démographiques que la chasse n'a pas pu résoudre. Protégeons notre biodiversité de l'équilibre et du respect de la nature.